ÉQUIPE
L’équipe ODIPE réunit des chercheurs en sciences sociales qui étudient comment les connaissances sur les océans circulent entre les sphères scientifiques, politiques et sociales lors d’événements diplomatiques internationaux. Ce collectif interdisciplinaire examine la construction sociale des espaces océaniques et la manière dont les dynamiques de pouvoir façonnent la gouvernance et la politique océaniques contemporaines.
Doctorant, Institut Jean Nicod, France et Institute for Marine and Antarctic Studies - Centre for Marine and Socioecology, Université de Tasmania, Australie. Ingénieur des Ponts Eaux et Forêts (École des Ponts)
La mer, et notamment l’océan Austral, ont été le liant de mes études aux départements de géosciences (où j’en ai étudié la biogéochimie marine) et de sciences sociales (où je me suis spécialisé en sociologie du droit et de l’action publique environnementale) de l’ENS-PSL. Je suis depuis 2022 devenu un agent d’encadrement scientifique de l’État français, pour les ministères traitant des politiques publiques environnementales et ai la chance d’exercer mon premier poste du côté de la recherche académique en réalisant une thèse de doctorat, lors de laquelle je suis accueilli au sein de l’Institut Jean Nicod à Paris, France (ENS-PSL, EHESS, CNRS) et à l’Institute for Marine and Antarctic Studies – Centre for Marine and Socioecology à Hobart, Australie (University of Tasmania) haut lieu de la recherche océanique et polaire mondiale, ainsi que ville hôte de l’organisation internationale qui gouverne l’Austral, la CCAMLR.
Mes recherches portent sur les pratiques de reprises et de traductions des savoirs et des représentations de l’océan (Austral) entre les sphères académiques, politiques, et techniques qui depuis plusieurs décennies sont engagées dans un processus de construction sociale de l’Austral (qui a servi à de nombreuses reprises de modèle pour les autres gouvernances océaniques et environnementales). Je fais notamment un focus sur la vision mécanistique et fonctionnelle de l’océan, pour lui-même, analysée sous la loupe de la biogéochimie océanique (réservoirs de nutriments, pompe à carbone, production de biomasse).
Le projet ODIPE me permet de réinscrire mes questionnements austraux dans un cadre plus global de diplomatie « one-océanique » qui est mise en scène pour faciliter les passations entre communautés de savoirs océaniques, communautés d’enjeux et d’intérêts, et pouvoirs publics, mais dont les passations sont loin d’être linéaires. Je m’intéresserai ainsi à la place et la portée des images fonctionnelles de l’océan au sein des débats durant cette séquence de diplomatie océanique.
Doctorant, Institut Jean Nicod, France et Institute for Marine and Antarctic Studies - Centre for Marine and Socioecology, Université de Tasmania, Australie.
Doctorant en sociologie, Centre Maurice Halbwachs (CMH), École Normale Supérieure (ENS) de Paris, France
Après avoir obtenu un master en océanographie physique, j’ai décidé d’explorer les questions liées à l’océan d’un point de vue des sciences sociales en poursuivant un master en anthropologie environnementale, avec un accent particulier sur les politiques de conservation dans le cadre de ma formation universitaire.
Je prépare actuellement un doctorat en sociologie au Centre Maurice Halbwachs à Paris. Mes recherches portent sur une analyse socio-historique de l’administration française des pêches maritimes entre 1970 et 2005. Je m’intéresse particulièrement aux acteurs politiques et administratifs impliqués dans la gestion des pêches françaises – notamment les anciens ministres et secrétaires d’État, les cabinets ministériels et les hauts fonctionnaires – ainsi qu’aux fonctionnaires européens et aux professionnels de la pêche. Mon travail vise à retracer les liens entre ces acteurs et l’évolution des politiques publiques qui ont façonné le secteur de la pêche et le marché des produits de la mer au cours de cette période.
Dans le cadre du projet ODIPE, je souhaite contribuer à l’analyse des interactions entre les acteurs étatiques et les professionnels de la pêche au sein de l’UNOC. Plus précisément, je souhaite étudier les parties prenantes du secteur de la pêche qui sont représentées et celles qui ne le sont pas. Je cherche à analyser les discours entourant les questions contemporaines de la pêche mondiale, en me concentrant non seulement sur l’état actuel du secteur, mais aussi sur les politiques et les mesures à prendre à l’avenir.
Doctorant en sociologie, Centre Maurice Halbwachs (CMH), École Normale Supérieure (ENS) de Paris, France
Doctorante en sociologie, Centre de Recherche et de Documentation sur les Amériques (UMR CREDA), Université Sorbonne Nouvelle, CNRS, France
Doctorante en sociologie, Centre de Recherche et de Documentation sur les Amériques (UMR CREDA), Université Sorbonne Nouvelle, CNRS, France
Je suis actuellement doctorante en sociologie (CREDA, USN/CNRS). J’ai d’abord mené des recherches sur les conflits socio-environnementaux liés à la conservation marine, en m’intéressant notamment aux tensions dans le secteur de la petite pêche côtière et aux enjeux de la « conservation bioculturelle » en Colombie. J’ai également suivi les coalitions d’acteurs opposées aux explorations pétrolières offshore, dans le cadre du conflit frontalier maritime qui oppose le Nicaragua et la Colombie autour de l’île colombienne de San Andrés. Depuis, je consacre ma thèse aux pollutions chimiques en mer, en analysant la dimension maritime de la pollution par le chlordécone dans les Antilles. À travers une enquête en Martinique auprès des scientifiques, gestionnaires des risques, du monde de la conservation marine et des marins-pêcheurs, la thèse explore la définition et le gouvernement des résidus chimiques en mer, les tensions au cœur de la reconnaissance de la dimension écologique du chlordécone en mer, et les enjeux de justice sociale et environnementale qui s’y insèrent.
Au sein d’ODIPE, je participe notamment aux volets d’étude thématiques sur les enjeux de remise en question de la conservation marine territorialisée, de justice environnementale, les controverses autour des techniques mCDR (marine Carbon Dioxide Removal – élimination du dioxyde de carbone fondée sur l’océan), et les liens entre productions de savoirs et mise en exploitation de l’océan. Je m’intéresse aux façons dont l’océan fait à la fois office de réceptacle des conséquences des activités industrielles, et de support d’une promesse de solution face aux crises écologiques contemporaines.
Doctorante en sociologie, CREDA, Sorbonne Nouvelle (Paris) et au LPED, Aix-Marseille Université, France
Après deux ans d’enquête sur les pratiques interdisciplinaires et les intentions de démocratiser les sciences en environnement et plus particulièrement en milieu littoral, je mène aujourd’hui une thèse sous les directions de David Dumoulin Kervran et Carole Barthélémy, dans le cadre du projet ANR COLLAB2. Ce dernier se consacre à l’étude des collaborations inter- et transdisciplinaires en faveur de plus de durabilité au sein de trois dispositifs de politique scientifique français. Je m’intéresse au cas des Observatoires Hommes-Milieux et de l’Institut Écologie et Environnement du CNRS. Mon travail vise notamment à documenter la manière dont les questions de durabilité et d’environnement constituent des opérateurs de transformation du travail scientifique à l’échelle des institutions de recherche, des collectifs scientifiques et des parcours des chercheurs, dans un contexte de réforme de la recherche et de l’enseignement supérieur.
Au sein du collectif ODIPE, je m’intéresse plus particulièrement aux luttes de démarcation entre différentes institutions scientifiques dans la définition et la légitimation des savoirs considérés comme pertinents pour penser et organiser la durabilité océanique.
Doctorante en sociologie, CREDA, Sorbonne Nouvelle (Paris) et au LPED, Aix-Marseille Université, France
Chercheur associé en science politique, membre du projet de recherche LIFEDEEPER (portant sur les grands fonds marins), UMR AMURE, Université de Bretagne Occidentale, Brest, France
Mes recherches s’inscrivent, depuis ma thèse de doctorat soutenue à Sciences Po (Paris), sur l’étude des rapports de pouvoir autour des communs environnementaux. Après l’Amazonie, la méthanisation agricole en Bretagne, mes recherches portent actuellement sur l’exploration et l’exploitation des ressources minérales en haute mer. Outre cette démarche comparative, je propose également une formulation des rapports entre anthropocène et recomposition politique à partir du concept d’écopouvoir comme capacité de réunir les conditions de disparition ou de perpétuation de l’espèce humaine et d’une large partie du vivant.
J’ai notamment publié
- “Foucault’s Biopolitics and the Anthropocene: Making Sense of Ecopower” (dans Joel Jay Kassiola and Timothy W. Luke (eds.),
- The Palgrave Handbook of Environmental Politics and Theory, Palgrave MacMillan, 2023),
- “One Ocean Summit: marine turn in environmental negotiations or club ocean diplomacy? “ (avec Nadège Legroux and Gaëlle Ronsin, Négociations, no. 37, 2022),
- “Des diplomaties environnementales contre-hégémoniques : l’Équateur et la Bolivie, ou le commun environnemental à l’épreuve de l’appropriation politique” (Journal of Cross-Regional Dialogues, no. 3, 2022),
- “Pour une nouvelle approche du populisme au sein des démocraties représentatives contemporaines” (Astérion. Philosophie, histoire des idées, pensée politique, no. 24, 2021),
- “L’Amazonie et le vivant à l’épreuve de l’écopouvoir” (Political Reasons, no. 80, 2020).
Chercheur associé en science politique, membre du projet de recherche LIFEDEEPER (portant sur les grands fonds marins), UMR AMURE, Université de Bretagne Occidentale, Brest, France
Chargée de recherche au CNRS, LADYSS, Université Paris Cité ; associée au département Musidanse, Université Paris 8, France
Chargée de recherche au CNRS, LADYSS, Université Paris Cité ; associée au département Musidanse, Université Paris 8, France
Pendant près de 10 ans au sein du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN), j’ai étudié l’impact des changements globaux d’origines anthropiques sur la biodiversité, démontrant ainsi dans les communautés d’oiseaux et de poissons des rivières le processus en cours d’Homogénéisation biotique des vivants. J’ai participé aux vifs débats de la biologie de la conservation – services écosystémiques, dé-extinction, fixisme, espèces introduites…
Aujourd’hui mes recherches ancrées dans les humanités écologiques interrogent les relations humains*natures dans des optiques esthétiques, sociales, biologiques et politiques. Comment s’articule penser · sentir · agir dans les entrelacs du vivant ? Quels sont les agencements multi-échelles qui permettent ces expériences ou ne les permettent pas ?
Ma recherche s’ancre dans une volonté de décloisonner d’un côté la « théorie » et de l’autre les « pratiques », en travaillant en dialogue avec des acteurs de terrain : cultivateurs, amateurs de natures, artistes, habitant·es… L’engagement de ma recherche dans un travail situé à partir des pratiques pose nécessairement des questions d’épistémologies et de méthodologies. C’est à cet endroit que la pratique de l’art s’immisce par le développement de Recherches-Créations, d’ethnographies somatiques ou encore de rencontres Arts-Sciences.
Le projet ODIPE me donne l’occasion d’interroger deux aspects de mes recherches :
- L’une sur des questions de biodiversité dans le cadre de l’arrivée en mer des éoliennes. La rhétorique mobilisée (par qui ? dans quel contexte ?) apparaît tant pour sa promotion via l’« effet récif » que par ses détracteurs avançant les extinctions locales massives.
- L’autre sur des questions de mises en scènes des corps lors de ces rassemblements, tant ceux orchestrés par les organisateurs dans des lieux dévoués que ceux des mobilisations citoyennes ou habitantes ? Je me centrerai sur les usages de l’art.
Doctorante, UMR Arènes (Rennes) et UMR G-Eau (Montpellier), Université de Rennes, France
Doctorante, UMR Arènes (Rennes) et UMR G-Eau (Montpellier), Université de Rennes, France
Je suis doctorante en sociologie en co-direction auprès de Jean-Pierre Le Bourhis et Magalie Bourblanc, affiliée au laboratoire Arènes (Rennes) et à l’UMR G-Eau (Montpellier).
Dans le cadre de ma thèse, je travaille sur la construction du problème public des algues vertes en Bretagne, avec une attention sur les trajectoires médiatiques du problème. Je m’intéresse particulièrement à la diffusion et circulation des connaissances en matière d’eutrophisation côtière bretonne sur la période 2000-2023.
Dans le cadre du projet ODIPE, je me pencherai aussi sur les enjeux médiatiques, cette fois-ci concernant la diplomatie océanique.
Qu’est-ce qui est donné à voir de la diplomatie océanique hors du cadre de l’événement UNOC ? Comment les journalistes s’emparent-ils et traduisent les savoirs qui circulent en amont et pendant ce type de méga-événement ?
Doctorante en socio-anthropologie au CNRS, UMR Ladyss, Université Paris Cité, et UMR AMURE, Brest France
Doctorante en socio-anthropologie au CNRS, UMR Ladyss, Université Paris Cité, et UMR AMURE, Brest France
Je suis doctorante en socio-anthropologie et ma thèse s’inscrit dans le champ d’études des Humanités Environnementales. Intitulée « océanisation des mobilisations océaniques contemporaines : corps, engagement et politique », je m’intéresse aux formes d’engagement pour l’océan et je travaille avec des collectifs issus de la société civile. Dans une situation d’accélération et de densification des actions et des discours en lien avec l’océan observables depuis une dizaine d’années, je m’interroge sur les processus de politisation autour de l’entité océanique et de la place de l’expérience maritime dans ces actions collectives.
Dans le cadre du projet de recherche ODIPE, je saisis l’opportunité de mener des observations auprès de la société civile, en dehors de l’événement officiel. Je souhaite suivre des groupes et leurs actions, des rencontres et des événements organisés en parallèle, ou en amont, du programme et des lieux prédéfinis.
Attachée temporaire d’enseignement et de recherche (A.T.E.R.), Département d'histoire des sciences de la vie et de la santé, Université de Strasbourg, France
J’ai récemment obtenu un doctorat en géographie humaine à l’Université de Montpellier (Paul Valery) et à l’Université de Brême dans le cadre du projet de recherche SOCPACIFIC (IRD/ZMT, financé par l’ANR et la DFG). Je suis actuellement titulaire d’un poste d’A.T.E.R. à l’Université de Strasbourg (DHVS, UMR SAGE) dans le domaine des études scientifiques et technologiques, où j’enseigne des cours liés à l’environnement et à la santé.
Mes recherches portent sur les politiques et les pratiques de surveillance des environnements offshore en relation avec la territorialisation des espaces offshore, au croisement des humanités environnementales, des études de surveillance et des études sur les sciences et les technologies. Ma thèse de doctorat a mené une analyse empirique de la surveillance des pêcheries industrielles de thon du Pacifique Sud en suivant une approche multi-niveaux et multi-scalaire basée sur les industries de thon des îles Fidji et de la Nouvelle-Calédonie et a discuté de l’enchevêtrement (frictionnel) de diverses formes de surveillance « scientifique », « réglementaire », « commerciale », « protectrice » et « coercitive » au sein d’appareils de surveillance partagés.
J’ai rejoint l’équipe de recherche ODIPE pour me concentrer sur l’interface science-politique et sur les espaces océaniques profonds et offshore.
Chercheuse, Groupe Gouvernance Marine, Institut Helmholtz pour la biodiversité marine fonctionnelle (HIFMB), Institut Alfred-Wegener pour la recherche polaire et marine (AWI), Université d'Oldenburg, Allemagne
À l’interface entre géographie humaine et sciences sociales marines, mon travail s’intéresse à la manière dont différents acteurs définissent, utilisent et gouvernent les espaces océaniques dans un contexte de pressions environnementales croissantes. J’étudie comment la problématisation de ces pressions mène certains environnements marins à être rendus visibles, cartographiés, et sujets à des tentatives de gouvernance. J’explore en particulier le domaine ‘offshore’, en questionnant comment des espaces hauturiers largement inaccessibles sont ‘produits’ par le biais de processus historiquement et socialement situés. Pendant mon doctorat, cet objectif a pris la forme d’une étude empirique mobilisant le cadre théorique de la construction sociale des océans pour analyser comment le dôme thermique du Costa Rica dans l’océan Pacifique a été spatialement ‘produit’ par les secteurs des sciences océanographiques, des pêcheries et de la conservation de la biodiversité. Depuis 2025, je suis chercheure en postdoctorat dans le ‘Marine Governance Group’ de l’Institut Helmholtz pour la biodiversité marine fonctionnelle de l’Université d’Oldenburg (HIFMB) en Allemagne. Je poursuis mon travail sur les processus sociaux d’écologisation des espaces offshore et de la Haute mer. Plus spécifiquement, je souhaite enquêter sur les approches spatiales (territoriales, fluides) qui sous-tendent la gouvernance environnementale en haute mer ; et sur la manière dont l’observation de « points de basculement » et de « limites » océaniques oriente (ou pas) les politiques environnementales.
Avec le projet ODIPE, mon objectif est d’étudier collectivement les dynamiques d’acteurs, de production de savoirs et de relations de pouvoir qui sous-tendent la diplomatie océanique, notamment : i) la construction par cette diplomatie de l’océan “global”, ii) le débat autour des Aires Marines Protégées en tant qu’outil de gouvernance (in)adéquat, en particulier en haute mer, et iii) la mise en avant de points de bascule au niveau d’habitats spécifiques à l’origine de (contre) récits environnementaux.
Anthropologue et chargée de recherche au CNRS, EMR 6004 POSSEA/UMR AMURE, Université de Bretagne Occidentale, Brest, France
J’aborde les changements environnementaux et les inquiétudes qu’ils suscitent en m’appuyant sur des enquêtes ethnographiques menées dans les sociétés et les milieux littoraux. Ma thèse, intitulée « Vivre avec l’algue verte : médiations, épreuves et signes » (2014) a porté sur l’expérience vécue des marées vertes en Bretagne. Mes travaux sont notamment parus dans Techniques & culture, Environment and Society, Études rurales, ou la Revue d’ethnoécologie. J’ai par ailleurs codirigé L’eutrophisation : manifestations, causes, conséquences et prédictibilité (Quæ, 2018), Elusive Partners: Contemporary Anthropological Perspectives on Marine Species (Publications scientifiques du Muséum national d’histoire naturelle, 2023) et Des vies avec des plages : expériences, relations, devenirs (Presses universitaires de Rennes, 2024).
Dans le cadre d’ODIPE, je m’attache à suivre la façon dont la vie et la mort de l’océan sont conceptualisées, publicisées et mises en récit à l’occasion des grands événements comme l’UNOC. J’assure également la coordination de l’initiative avec le GDR OMER et les instituts du CNRS.
Doctorante, thématique « gouvernance du milieu marin », Institut Helmholtz pour la biodiversité fonctionnelle (HIFMB), Institut Alfred-Wegener-Institut (AWI), Université d'Oldenburg, Allemagne
Je suis écologue politiste et je m’intéresse principalement à l’analyse de l’influence du pouvoir sur les relations entre les personnes et les océans, en me concentrant plus particulièrement sur les relations inégales de classes et de genre. J’aime réfléchir de manière critique à la conservation et à la gestion de la pêche en tant que processus politiques et non neutres.
Je prépare actuellement un doctorat en gouvernance et géographie marines à l’Institut Helmholtz pour la conservation fonctionnelle du milieu marin (HIFMB) de l’Université d’Oldenburg, en Allemagne. Dans le cadre de mon projet de doctorat, je travaille sur les politiques de l’initiative 30×30 en adoptant une perspective globale-locale, afin de comprendre comment les objectifs de conservation interagissent avec les communautés de pêcheurs à Puntarenas, au Costa Rica. Je veux contribuer au développement de publications qui remettent en question le rôle des objectifs basés sur des pourcentages dans la conservation marine et qui examinent la matérialité et les implications pour les communautés, afin de re-conceptualiser les questions de justice et de répartition sociale. Mon travail au sein d’ODIPE consiste à contribuer à l’analyse de la manière dont ce type d’événement est perçu et représenté par les communautés locales/côtières.
Mon travail au sein d’ODIPE consiste à contribuer à l’analyse de la manière dont ce type d’événement est perçu et représenté par les communautés locales/côtières. Dans la mesure où mon terrain d’étude se trouve au Costa Rica et que ce pays coorganise l’UNOC, je souhaite identifier les écarts entre la diplomatie internationale de l’océan, les mesures prises au niveau national et les contextes locaux. Comment ces rencontres internationales se traduisent-elles dans la vie quotidienne des personnes ? Quelles sont les implications en termes de moyens de subsistance sur le littoral ?
Ingénieure de recherche en renforcement des capacités, UMR AMURE, Université de Bretagne Occidentale, Brest, France
Mon parcours a commencé en Suisse en écologie terrestre, puis direction vers les côtes bretonnes pour mes débuts en écologie marine, suivi d’une migration latitudinale pour étudier les milieux tropicaux et polaires pour aujourd’hui travailler dans les espaces océaniques internationaux, haute mer et grands fonds, dans des projets inter et transdisciplinaires. Je fais également partie d’ACOPS (Comité Consultatif pour la Protection de la Mer), un association qui a pour objet de promouvoir, développer et partager les connaissances scientifiques nécessaires au développement de politiques publiques et de créer de la compétence pour mieux utiliser ces connaissances à l’interface des sciences de la mer, du droit international de la mer et du développement des politiques publiques, aux fins de protection, de préservation et de conservation de l’environnement marin.
Au sein d’ODIPE, forte de mon expérience de suivi de plusieurs organisations et conférences internationales telles que les négociations de l’Accord BBNJ, la Convention OSPAR, le One Ocean Summit et la deuxième conférence des Nations Unies pour les océans (UNOC), j’accompagne les chercheurs du projet en suivant les préparations de l’UNOC 3 et en les aidants, sur place, à identifier les différentes arènes d’intérêt pour leur sujet de recherche.
Mes recherches, situées en sociologie et en anthropologie, visent à décrypter les politiques mises en œuvre pour protéger la nature et les effets sur les savoirs et les sociétés qui en découlent. J’ai entamé depuis 2019 une recherche sur les relations controversées aux animaux marins (phoques, morues, baleines noires) entretenues par des sociétés littorales en France et au Canada. J’explore ainsi la reconfiguration des registres écologiques (par ex. autour de l’extinction) et de moralité (par ex. contre la chasse aux phoques) à l’ère des changements globaux. Une enquête en cours dans un tribunal de grande instance me permet par exemple de réfléchir aux rapports entre justice et environnement pour comprendre comment certaines pratiques maritimes (populaires) sont requalifiées comme des illégalismes. Ces processus d’écologie morale s’opèrent à différentes échelles, que j’observe, tant dans des conférences internationales (One Ocean Summit, UICN, COP) qu’auprès d’acteurs de terrain (pêcheurs, chasseurs, gestionnaires, scientifiques), grâce à la conduite d’ethnographies.
Au sein d’ODIPE, je suis chargée de la coordination du projet de recherche. Avec l’équipe, je cherche à comprendre en quoi la formulation d’un « One Ocean » transforme les savoirs et les politiques associées pour la protection de la nature. J’examine notamment les efforts sociopolitiques pour faire advenir une « conservation en mouvement » pour les espèces et les aires protégées. L’UNOC sera l’occasion de rencontrer de multiples acteurs ou de m’informer sur mes sujets de prédilection : phoques, Canada et aires dynamiques !
Enseignante-chercheure en sociologie et anthropologie, Université Marie et Louis Pasteur, Centre de formation sur l’environnement et la société, École Normale Supérieure, France